Russie : Prise d’otage pour une pizza

prise_otage

Non, il ne s’agit pas de l’oeuvre des sites parodiques Le Gorafi ou encore Bilboquet Magazine mais bien d’un titre du très sérieux Figaro d’après une dépêche AFP. Qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête de cet homme – hormis une très grosse dalle – pour prendre quatre personnes en otage pendant plusieurs heures dans la cafèt’ d’une université et revendiquer une spécialité italienne accompagné d’un soda ?

Imaginez un peu la scène : vous êtes un étudiant paisible de l’Université de Pêche de la Volga-Caspienne, à Astrakhan en Russie, quand une soudaine envie d’un en-cas chocolaté à la noisette vous prend. Vous vous rendez donc à la cafétéria, et êtes soulagé de voir que Jojo-Wilfried Tsonga n’a pas l’air de traîner dans les parages pour se saisir du dernier Kinder Bueno™. Aimablement, vous abordez la tenancière d’un courtois « Bonjour Madame, pourrais-je avoir cet article s’il vous plaît ? »

Mais alors que celle-ci vous tend votre précieuse bouchée calorifique enrobée d’un emballage plastique aux couleurs chatoyantes, un homme armé d’un  révolver et d’explosifs débarque dans l’enceinte de la salle à caractère social et hurle à plein poumons :  »JE VEUX UNE PIZZA ET UN SPRITE ! »

Outré par la rustrerie de ce mal-élevé et néanmoins dangereux pignouf, en citoyen raffiné et poli que vous êtes, vous vous exclamez : « Monsieur, votre outrecuidance n’a d’égal que votre manque de manières. Veuillez s’il vous plaît attendre votre tour et vous adresser poliment à note hôtesse. » Il n’en faut pas plus pour mettre l’infâme coquin hors de lui et amorcer la prise d’otage.

La police débarque sur les lieux. Pyotr Rusanov annonce aux médias qu’un professeur, un gardien, une autre étudiante et vous-même êtes retenus dans une salle de classe. Le négociateur décide d’accéder aux revendications  du preneur d’otage affamé. Une escouade des Spetsnaz, les forces spéciales russes, renommée pour l’occasion « Spetsnaz Hut », délivre une calzone et une canette à l’entrée du bâtiment. Le criminel récupère alors sa rançon et relâche le professeur, visiblement choqué, qui déclare au micro d’une chaîne de télévision : « Il nous a obligés a faire un Harlem Shake dans la salle de classe et n’a cessé de jouer « Le Poussin Piou » sur son téléphone portable. C’était horrible, comme dans un cauchemar. Imaginez, seulement quatre personnes, sans déguisement, qui tente de faire un Harlem Shake sur la mauvaise musique. Je suis soulagé d’être sorti de cet enfer. »

Par la suite, après d’âpres négociations menées durant plusieurs heures, tous les otages sont libérés. La police arrête le malfaiteur rassasié, accusé de séquestration, violences psychologiques et atteinte à la dignité humaine. Fort heureusement, les autorités russes n’ont pas eu besoin de réitérer l’exploit du Théâtre de Moscou en 2002, qui s’était soldé par la mort de 39 terroristes et de 129 otages : vous dégustez enfin votre Kinder Bueno.

Boris Kipettrovitchi pour Ioutube

Mots-clés : , ,

15 mars 2013 Bla Bla, Humour, Vidéo, WTF